Valorisation des produits de la mangrove

Projet de Qualification des produits de mangrove pour une Gestion durable de la Biodiversité en Basse-Casamance, Sénégal. (QPM-Biodiv.)

Présentation

• La Basse Casamance : un territoire original soumis à de multiples pressions.

• Le maintien des fonctionnalités des écosystèmes de mangrove : un enjeu écologique, économique et identitaire de premier ordre pour la Basse-Casamance.

• Des produits de mangrove à haute valeur ajoutée potentielle.

Les spécificités du miel de palétuvier, des huîtres de mangrove et de la fleur de sel (processus de collecte et transformation, goût, texture, couleur) en font trois produits emblématiques de la région. Ces produits sont paradoxalement très sous valorisés du fait notamment de l’absence de démarche de qualification. La dégradation des fonctionnalités des écosystèmes de mangrove menacent en outre de tarir leur production. Enfin ces savoir-faire risquent de disparaître compte tenu des migrations des jeunes vers les villes et de leur investissement dans des activités plus lucratives comme la pêche maritime.

Problèmes posés

• Comment maintenir la fonctionnalité des écosystèmes de mangrove en région Basse- Casamance?
• Comment retenir les jeunes sur place ?

Hypothèses

• Il existe un marché de niches locales (classe aisée, européens établis dans la région, certaines structures d’hébergement de touristes) à haute valeur ajoutée, susceptible de permettre le maintien des socio-écosystèmes de mangrove. Ce marché est amené à se développer et peut être vu comme un marché utile à certains apprentissages.
• Les collectivités locales et les organisations de producteurs (le Cadre régional de concertation des ruraux CRCR notamment) ) de la région sont des acteurs à même de contribuer à la qualification de produits typiques du territoire, c'est-à-dire à la reconnaissance des spécificités de certains produits issus du territoire.

Objectifs

Le projet vise à identifier des outils de qualification de produits typiques de Basse-Casamance adaptés au contexte socio économique sénégalais. Plus spécifiquement, le projet vise à :

• Faire connaître et reconnaître localement, en association étroite avec les producteurs et les collectivités locales, les spécificités de produits typiquement casamançais : on centrera nos actions sur la valorisation des pratiques et paysages associés aux huîtres, au sel et au miel de mangrove;
• Permettre à des producteurs engagés dans une démarche qualité d’explorer les marchés de niche locaux (mais aussi nationaux et sous régionaux) à haute valeur ajoutée de manière à rémunérer correctement leur travail et, ce faisant, à encourager le maintien des socio-écosystèmes de mangrove.

Restauration des rizières endiguées

Durabilité et Adaptation de la RIziculture de Mangrove en Afrique de l’Ouest
Durability and Adaptation of RIce cropping in Mangrove areas in West Africa- DARIM-WA

Contexte

La mangrove est un écosystème riche qui héberge les activités de culture, de la sylviculture et de la pêche. Leur combinaison constitue un socio-écosystème avec une grande variété d'utilisations et une grande biodiversité. Il fournit des services écologiques importants. Les changements climatiques et socio-économiques au cours des 40 dernières années ont fortement modifié l'importance de la culture du riz avec une augmentation des surfaces cultivées dans certaines régions et une diminution dans d'autres (Descroix et al., 2011). Dans un contexte de très forte dépendance alimentaire du Sénégal, une augmentation de la production dans les zones traditionnellement rizicultrices est forcément un gain sur des importations de plus en plus coûteuses, et un gain en autonomie pour la région comme pour le pays. En Basse Casamance, cela passe aussi par une amélioration de la valorisation des produits.

Le projet DARIM

Le projet DARIM propose d'analyser la viabilité de la culture du riz de mangrove et sa contribution aux défis de sécurité alimentaire et de l'emploi. La grande biodiversité, la fertilité des sols de mangroves, les pratiques locales et le savoir faire qui assurent sa durabilité et la variété des espèces  de riz africain (Oryza glaberrima) sont également des atouts importants pour répondre à la demande internationale en produits organiques (et la demande émergente en Afrique de l'Ouest) ainsi qu'en terme d'alimentation saine et équilibrée. L'étude de cas portera sur la Basse-Casamance, dans le sud du Sénégal. Cette région est représentative des "Rivières du Sud", une entité unique de culture du riz de mangrove s'étendant du Sénégal Central (Delta du Sine-Saloum) à  la Sierra Leone (Cormier-Salem, 1999).

Objectifs

• Déterminer quelles sont les conditions physiques (qualité des sols et des eaux, physique des sols, pluviométrie, topographie, etc) et sociales (main d’œuvre disponible, revenus, accès au foncier, aux semences et intrants, hiérarchies sociales, …) nécessaires à la revitalisation des 60 à 80% de rizières inondées/ endiguées actuellement à l’abandon
• Localiser les secteurs où une reprise serait possible et souhaitable
• Proposer un diagnostic pour évaluer la surface de sols redevenus cultivables, de les localiser et cartographier, et d’en estimer la production de riz probable.
• Déterminer si, les conditions physiques étant rétablies, les sociétés rurales, la main d’œuvre, les conditions socio-économiques, l’environnement culturel, permettent d’envisager de remettre en culture les casiers abandonnés.

Résultats

• Bilan critique statuant sur place de la riziculture inondable en Casamance
• Déterminer la viabilité et la durabilité de la culture de riz de mangrove
• Déterminer les facteurs limitants de la culture du riz de mangrove et les variétés potentielles en Afrique pour l'amélioration de la culture de riz

Consortium

• Unité Mixte de Recherche « Patrimoines Locaux et Gouvernance » UMR PALOC (Luc Descroix, Marie-Christine Cormier-Salem, Mathilde Fabre)
• Unité Mixte de Recherche Biogéochimie et écologie des milieux continentaux UMR BIOEMCO (Jean-Pierre Montoroi,)
• Unité Mixte de Recherche Amélioration Génétique et Adaptation des Plantes UMR AGAP (Nour Ahmadi)